Les 6 types d’entreprise pour choisir ses actions, et un type surprise en bonus

Comment m’aider à bâtir un portefeuille et choisir les entreprises

Merci, je sais comment bâtir un portefeuille mais je ne sais pas comment choisir mes actions. Je ne sais pas où commencer avec les milliers d’entreprises qui existent. Pour vous aider une des premières questions à se poser… quel type d’action me conviendrait le mieux. Selon nos objectifs et notre situation personnelle, différents types d’action seront ou non adaptés.

Les 6 types d'entreprises pour bâtir son portefeuille en bourse. Quelle sera la plus adaptée à vous.
Les 6 types d’entreprise pour investir en bourse sur la ligne de départ

Qui est Peter Lynch, celui qui va nous aiguiller ?

Une des typologies la plus utile et la plus abordable est celle de Peter Lynch. 

Peter Lynch est un gérant de fonds qui avec des méthodes différentes de Warren Buffett  mais avec plein de bon sens. A la tête du fond Magellan il a obtenu une performance annuelle de 29.2% de 1977 à 1990. Cette performance gigantesque l’a fait entrer au panthéon des géants de la Bourse.

Même si son livre a été écrit il y a plusieurs années (lien ici pour une version française), il demeure une référence. Il y recèle plein de bon sens , et c’est probablement un des plus utiles pour repérer des bonnes actions.

Les 6 types d’entreprises :

Dans cet article on verra les caractéristiques de chaque typologie, les critères pour les repérer, quand agir dessus et à quelles fins elles sont le plus adaptées. Aussi vous pourrez vous demander quels types d’entreprise vous semblent les plus adaptées pour vous.

Les 6 catégories sont les suivantes :

A. Croissance faible

B. Les valeurs piliers ou croissance moyenne

C. Croissance forte

D. Les cycliques

E. Les redressements

F. Les jeux d’actifs.

Croissance faible : “Moderate growth”.

  • C’est quoi ? En général une entreprise de grande taille. Très bien établie avec de fortes barrières à l’entrée. Elle a une faible croissance (en gros en ligne avec le PIB et de 2-4% par an). En général pas très innovantes mais versant des dividendes.
  • Exemples classique : Coca-Cola ou Danone. Les géants de la distribution sont aussi de bons exemples.
  • Peut intéresser :  ceux qui veulent des entreprises stables et qui souhaitent percevoir des dividendes.
  • Eléments à vérifier : l’entreprise n’est pas en déclin en termes d’activité ou de chiffre d’affaires pendant deux ans consécutifs. Le dividende versé est attractif et l’entreprise peut se le permettre (par exemple éviter les entreprises qui empruntent pour verser des dividendes). Dans l’idéal, le dividende croît chaque année et est attractif.

Les entreprises à croissance lente comme Coca Cola. Stable et versent des dividendes.
Cours de Coca Cola assez stable depuis 2008, hausse régulière de 5% par an du cours. Y ajouter les dividendes.

Valeurs piliers : Croissance moyenne “Stalwarts”

  • C’est quoi ? En général entreprise de grande taille avec une croissance autour de 10% par an.  Très bien établie avec de fortes barrières à l’entrée. Elle continue à investir et à se développer mais à un taux plus faible qu’avant. Ce n’est pas la croissance à tout prix, mais plutôt une croissance raisonnée avec une grande importance portée à la profitabilité.
  • Exemples classique : LVMH, Visa ou Apple. Et oui Apple croit environ à 10% par an, ce qui demeure phénoménal au vu du chiffre d’affaires qui est de presque 400 milliards de Dollars.
  • Peut intéresser :  Ceux qui veulent un portefeuille solide et bien dormir la nuit ! Le potentiel d’appréciation est sans doute plus faible que sur d’autres types, que l’on verra plus loin. Mais c’est sans doute un des types le plus fiable, si ce n’est le moins risqué de tous. En résumé pas trop de risques, un gain potentiel limité mais assez probable.
  • Eléments à vérifier : l’entreprise a des plans ou des marchés qui lui permettent de se développer et continuer à croître. Par exemple des nouveaux produits / services ou bien de nouvelles géographies. Idéalement peu impactée par une récession ou une forte inflation.  Le dividende versé n’est pas le plus attractif. L’entreprise peut se le permettre (par exemple éviter les entreprises qui empruntent pour verser des dividendes).
  • Le prix : Comme pour tous les autres, mais particulièrement ici il faut s’assurer que l’entreprise est achetée à un prix raisonnable. Si vous surpayez une grande entreprise pilier il est possible que vous attendiez longtemps pour récupérer votre mise.
Visa, un bon exemple d'entreprise pilier pour construire son portefeuille d'actions en bourse.
Cours de Visa croit d’environ de 9% par an depuis 2018. Y ajouter les dividendes.

Valeurs forte croissance : “Fast growers”

  • C’est quoi ? Entreprises avec une croissance égale ou supérieure à 20% par an.  En général plus petites, et moins établies que les valeurs piliers ou à croissance faible. Investissent beaucoup en Recherche et Développement. pour créer des nouveaux produits ou services. Investissent aussi beaucoup commercialement pour gagner des nouveaux clients. Parfois vendent à perte ou ne se soucient pas immédiatement de la profitabilité. Se concentrent sur la hausse de chiffre d’affaires et les gains de parts de marchés.
  • Exemples classique : Tesla ou bien en France Soitec (semiconducteurs) qui a cru de plus de 20% par an ces 5 dernières années. Les géants de la tech tels que Google (mais dont la croissance annuelle diminue en pourcentage du fait de sa taille) et qui bientôt deviendront des valeurs piliers.
  • Peut intéresser :  Ceux qui recherchent des fortes plus values. Ici c’est le royaume des “baggers”. Baggers est un terme anglais qui signifie que l’investissement de départ est multiplié par x bagger. 1 bagger vous avez réalisé une plus value de 100%, un 10 baggers le cours est multiplié par 10. Toute la difficulté ici est de choisir la bonne entreprise et de rentrer assez tôt. Pour chaque Google combien d’entreprises similaires ont existé et fait faillite : beaucoup. Ici il s’agit plus d’un pari sur l’avenir que les entreprises plus établies comme celles à croissance faible ou moyenne. Aussi ces entreprises sont souvent déficitaires dans leurs premières années et donc il faut être certain qu’à terme elles deviendront profitables.
  • Eléments à vérifier : Le produit ou le service proposé est excellent et justifie que l’entreprise prendra des parts de marché sur la concurrence. Son modèle économique est duplicable à d’autres régions ou marchés. L’entreprise a encore beaucoup de possibilités pour augmenter son chiffre d’affaires. Business model profitable à terme (je me répète mais c’est la clé). Par exemple Uber est 13 ans après sa création toujours déficitaire malgré un chiffre d’affaires en 2021 de plus de 17 milliards de Dollars ! S’assurer que l’entreprise n’est pas surendettée et a un bilan solide. Ceci est d’autant plus vrai durant les périodes de crises ou de hausse des taux d’intérêts. En effet les financements deviennent plus compliqués et il faut s’assurer que l’entreprise aura toujours les fonds pour croître.
  • Le prix : Ici il faut particulièrement faire attention au prix payé et que ce ne soit pas trop important comparé à la croissance et profitabilité prévue. L’entreprise peut devenir la plus grande du monde mais si vous surpayez, vous risquez de ne pas gagner voire même de perdre.
Tesla est-il un bon investissement ? Un exemple d'entreprise à forte croissance.
Spectaculaire hausse de Tesla qui est passé proche de la faillite en 2018 pour ensuite exploser. Plus 21,000% en 10 ans.

Valeurs cycliques : “Cyclicals”

  • C’est quoi ? Entreprises qui font des gros profits dans les périodes fastes et pas de profits voire des pertes pendant les périodes de récession. Entreprises très impactées par l’environnement économique. En général ces entreprises ont d’importants frais fixes (par exemple des usines ou des avions pour les compagnies aériennes).
  • Exemples classique : Air France, Renault. Les entreprises d’énergie en font aussi partie dans la mesure où leurs profits dépendent principalement des cours du produit qu’ils vendent. Exemple Total avec le pétrole.
  • Peut intéresser : Ceux qui sont patients et acceptent d’attendre un moment propice. En échange des fortes plus-value sont possibles. Ces dernières étant assez rapides une fois les actions achetées et l’environnement économique plus favorable. Ce n’est pas forcément le type d’action pour les investisseurs long terme mais plutôt ceux qui visent des plus values à court ou moyen termes. La difficulté ici est de déceler à la fois un creux qui correspondra à un revirement à la hausse. Et dans l’autre sens un pic ascendant auquel il faudrait vendre.
  • Eléments à vérifier : que l’entreprise aura les moyens de rebondir. C’est à dire qu’elle aura encore les moyens humains, logistiques et financiers une fois que la conjoncture sera meilleure. Dans l’autre sens quand tout va bien essayer de déceler des signes annonciateurs de retournement tels que des stocks qui augmentent, une compétition tarifaire avec une concurrence plus forte et d’une manière générale des hausses de dépenses importantes.
Les actions des entreprises cycliques sont-elles un bon investissement ? Exemple de Renault.
Cours de Renault depuis 1994. On voit très bien les cycliques de bas en haut puis plus bas. Renault est au même cours 28 ans après.

Les valeurs en redressement : “Turnarounds” :

  • C’est quoi ? Entreprises en difficulté et qui tentent de se redresser. Ces difficultés peuvent être structurelles telles que des grosses baisses de chiffre d’affaires et en conséquence des pertes. Ces difficultés peuvent être ponctuelles mais avec des fortes conséquences. Par exemple être confrontées à des aléas spécifiques tels qu’un procès ou une catastrophe. Ces faits font baisser drastiquement et parfois de façon exagérée le cours.
  • Exemples classiques : Récemment Boeing avec tous les problèmes de 737 Max (crash d’avions, avions interdits de voler, etc). Ou Adidas rachetait en 1990 par Bernard Tapie alors que l’entreprise était en grande difficulté et réalisait des pertes. En 2021 Adidas réalisait plus de deux milliards d’Euros de profits !
  • Peut intéresser : Ceux qui ont un estomac bien accroché et sont prêts à prendre des risques pour des plus values qui peuvent être très importantes. Un peu comme un Phoenix, il faut espérer que l’entreprise renaisse de ses cendres… Ceux qui aiment les scandales, et peuvent en profiter. Acheter quand tout va mal, et revendre quand cela va mieux.
  • Eléments à vérifier : L’entreprise a-t-elle les moyens financiers de survivre à cette mauvaise passe et se rétablir. Donc numéro un, s’assurer que l’entreprise ne va pas faire faillite. Ensuite se demander si le problème est temporaire et si l’entreprise redeviendra viable. Un autre élément est de se demander s’il y a une modification du management qui pourra s’assurer des changements nécessaires. Si la direction reste la même, il est probable que les problèmes resteront.

Les jeux d’actifs : “Assets play” :

  • C’est quoi ? Pas la plus facile à définir. Il s’agit d’entreprises dont la somme de ses actifs est supérieure à la valeur totale de l’entreprise en bourse. Un exemple simple et un peu caricutural serait un promoteur immobilier qui serait propriétaire pour 100 millions d’euros d’appartements mais dont la capitalisation boursière serait de seulement 80 millions d’euros. Evidemment dans la vraie vie, les exemples sont plus complexes mais cela arrive. Et plus souvent qu’on ne le croit. Les périodes de panique boursière sont propices à des irrationalités de ce type.
  • Exemples classique : Des entreprises qui ont beaucoup d’actifs dont la valeur est difficile à évaluer et donc sous valorisée par le marché. Des entreprises qui travaillent dans plusieurs domaines et qui sont une sorte de conglomérat peuvent être intéressantes. En effet la somme de la valeur des différents business pris indépendamment peut être supérieure à la valeur de la holding. Le conglomérat de Warren Buffet : Berkshire Hathaway est un bon exemple et il est notoirement connu comme difficile à valoriser. Une bonne technique pour ce dernier est de l’acheter au prix que l’entreprise utilise pour racheter ses propres actions.
  • Peut intéresser : Ceux qui veulent éplucher les bilans et essayer de valoriser les actifs. Etre familier du secteur en question peut être particulièrement utile. Pour les conglomérats ceux qui veulent valoriser les différentes entreprises constituantes. Si vos calculs sont corrects, il est très probable que l’entreprise retrouve une valorisation en ligne avec la valeur de ses actifs et cela à court ou moyen terme. Le retour sur investissement peut donc être très important. Le risque est normalement faible puisque l’entreprise est déjà sous valorisée. Puisque le ratio retour sur investissement et risque semble bon. Alors pourquoi ne pas se concentrer sur ces entreprises ? Toute la difficulté est de trouver l’entreprise, surtout dans le monde moderne où l’information est abondante et accessible. 
  • Eléments à vérifier : essayer de se demander : y a-t-il quelque chose que je manque, que je ne comprends pas. S’assurer que l’entreprise n’est pas surendettée et sera obligée de brader ses actifs. Un élément clé pour ce type d’entreprise est de se demander si l’entreprise est bien gérée. Si c’est le cas l’entreprise rachète-t-elle ses actions et à quel prix.

Un bonus : les actions à éviter en Bourse

Peter Lynch parle de l’action qu’il éviterait à tout prix « L’entreprise la plus en vue, dans le secteur le plus en vue ». Depuis 2021, les titres dans les véhicules électriques se sont complètement effondrées perdant souvent plus de 90%. Même Tesla a beaucoup perdu, malgré une activité remarquable.

Pour beaucoup de courtiers et fonds de gestion de crypto-monnaie c’est encore plus radical. Ils ont tout simplement fait faillite!

D’une manière générale, les entreprises qui vont « changer » le Monde ne sont pas forcément les meilleurs investissements. Pourquoi car il y a souvent peu de gagnants alors que la ligne de départ est pleine. A prendre aussi en compte : elles sont en général très chères et même si elles ont des résultats fantastiques, mais peuvent voir leurs cours de bourse décliner.

En Bourse la taille  ça compte pour bien choisir ses actions

Dernier point la taille cela compte pour choisir ses actions

Enfin un point important a souligner : la taille cela compte! C’est du bon sens mais plus l’entreprise est importante, plus son potentiel d’appréciation est faible. L’avantage de la taille étant que l’entreprise sera sans doute plus stable et la probabilité de faillite plus faible. Le risque peut donc être moindre.

Aussi si vous suivez la vie d’une entreprise il est probable qu’elle ait été au long de son existence dans plusieurs catégories. Voire même dans toutes les catégories comme Disney !

Avant de partir :

Après avoir lu cet article, faites en bon usage. Demandez vous quel type d’entreprise vous intéresse le plus. Et écrivez dans les commentaires ce que vous recherchez, vous obtiendrez peut être des idées 😉

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